Message de Maryam Radjavi pour la Journée mondiale contre la peine de mort- Des milliers d’exécutions sous Rohani en Iran- Le scandale de la modération dans le régime des mollahs
Leur sang brulant a non seulement eu une influence déterminante pour dénoncer la dictature religieuse comme un régime d’exécutions et de massacre, mais constitue aussi un facteur historique pour abolir la peine de mort en Iran et dans l’ensemble du monde. Il ne fait aucun doute que le jour où ce régime sera renversé, la peine de mort dans le monde aura perdu son principal soutien.
Durant les 40 dernières années, la machine à exécuter la jeunesse iranienne a été celle qui a maintenu en vie la tyrannie religieuse. Cet engrenage de folie sanguinaire a également généré la répression et la terreur pour sauvegarder un régime putréfié et a servi aux assassins au pouvoir à enseigner la manière de gouverner par les interrogatoires, la torture, les coups de grâce et les pendaisons. C’est de cette manière que le mollah Ebrahim Raïssi, bourreau du massacre de 1988, est arrivé à la tête du pouvoir judiciaire.
Les instances internationales ont porté le nombre des exécutions en 2018 à 253. Mais il ne s’agit que d’une partie du véritable nombre, le régime procédant en secret à de multiples exécutions.
Parmi les exécutions annoncées, on trouve au moins quatre femmes et hommes condamnés à mort pour un fait qu’ils auraient commis dans leur enfance ou leur adolescence, c’est-à-dire avant l’âge de 18 ans.
Durant cette même période, le nombre d’exécutions politiques a augmenté de manière impressionnante.
Au mois de juin dernier, un prisonnier politique a été atrocement assassiné à la prison de Fashafouyeh du Grand Téhéran, dans un plan criminel organisé par le régime des mollahs. Durant les mois d’aout et de septembre, trois prisonniers politiques ont été exécutés à Dezfoul et Kazeroun et en novembre dernier, comme l’a rapporté Amnesty International, 22 compatriotes de la minorité arabe d’Iran ont été exécutés en secret.
Cette situation est en rapport étroit avec la crise létale dans laquelle se débat le régime et ses efforts paniqués pour maitriser le mécontentement explosif de la société. Cela rend davantage nécessaire que l’ONU et les organes internationaux des droits humains se focalisent encore plus sur la situation des prisonniers politiques. Il ne faut pas permettre au régime des mollahs de se sentir libre de mettre en danger la vie des détenus politiques pour contrer le mouvement de protestation.
Les violations sauvages des droits humains commises par le régime en place contre le peuple iranien, comme les exécutions incessantes, se font à l’ombre de la politique de complaisance et du silence des gouvernements occidentaux. Depuis 2013, année du début du mandat de Rohani jusqu’à ce jour, le nombre des exécutions se monte à environ 4000.
Ce n’est qu’une partie du bilan noir de celui que les gouvernements adeptes de la complaisance présentent comme un modéré, pour que derrière cette vitrine, ils continuent de manière trompeuse à maintenir le fascisme religieux et leurs tractations politiques et commerciales, bien entendu en fermant les yeux sur les violations des droits humains et au prix de la souffrance et du sang de la population.
Une politique sur laquelle s’appuie le régime pour exporter son terrorisme, en profitant des facilités diplomatiques sur le sol européen, et sa belligérance dans la région, comme les attaques contre les pétroliers dans les eaux internationales et les installations pétrolières des pays voisins, ou des opérations terroristes dans d’autres pays.
Face à ce régime qui est ouvertement la menace principale pour la paix et la sécurité dans le monde, il est nécessaire que l’ensemble des gouvernements conditionnent toute relation et négociation à l’arrêt des exécutions en Iran.
Le dossier des violations des droits humains et du massacre des prisonniers politiques de l’été 1988 doit être renvoyé devant le Conseil de sécurité de l’ONU et une cour de justice internationale. L’ONU doit faire pression sur le régime des mollahs pour qu’il accepte la venue d’une mission d’enquête dans les prisons politiques. La communauté internationale doit reconnaitre au peuple d’Iran le droit de résister pour instaurer une république reposant sur la souveraineté populaire.
Aujourd’hui, les deux tiers des pays du monde, à savoir 142 pays, ont aboli la peine de mort ou s’abstiennent de l’appliquer. Mais l’Iran sous le régime des mollahs, continue d’occuper la première place en terme de nombre d’exécutions par rapport au nombre d’habitants. Jusqu’au jour de son renversement, la dictature religieuse ne renoncera ni aux exécutions, ni à la torture, pas plus qu’à la misogynie ou aux discriminations religieuses, ou encore au terrorisme et à la belligérance.
Notre Résistance veut instaurer une société délivrée de toute trace de torture et d’exécution, et une République fondée sur la liberté, la démocratie et la séparation de la religion et de l’Etat, qui donnera la plus haute place aux droits humains et à l’égalité des femmes et des hommes.